Mounia Orosemane est née en Martinique, dans la commune de Saint-Esprit. Connue pour sa carrière internationale de mannequin, elle a été l’égérie de la maison Yves Saint Laurent, occupant la une des magazines de mode dans le monde entier. Elle conduit aujourd’hui avec succès une double carrière de peintre et de chanteuse. En peintre Mounia fut initié par de grands maitres tels que Bernard Buffet, César, Henri Guedon. En Martinique Geneviève Mourres a été son « œil ». Sa pratique qui est essentiellement abstraite, se mêle parfois au figuratif. Elle expose régulièrement en Europe et dans les Caraïbes. A côté de ses activités artistiques, Mounia s’est engagée dans une démarche humanitaire. Après le séisme, elle a fondé à Haïti un orphelinat-école qui porte son nom « Etoile de Mounia »
Que vous inspire le 8 mars ?
Ce n’est ni la fête des mères ni la St-Valentin. Le 8 mars est la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, pour l’égalité et la justice. Cette journée s’inspire des luttes que les femmes, depuis des siècles, sur toute la planète, mènent pour leur émancipation, dans des sociétés qui demeurent largement patriarcales. Elles le font souvent aux prix de sacrifices douloureux.
Quelles avancées souhaiteriez-vous voir pour le droit des femmes aux Antilles-Guyane ou dans le monde ?
Les violences multiformes et quotidiennes contre les femmes (physiques, psychologiques, dans le foyer, au travail, dans l’espace public) constituent une urgence absolue. La loi doit apporter des réponses adaptées à ce phénomène qui, malheureusement, n’a pas diminué. En même temps, l’école, les institutions politiques, les mères et les pères doivent jouer un rôle plus important dans l’éducation à l’égalité des genres. Je dis aussi : à travail égal, salaire égal. Enfin, les petites filles devraient pouvoir vivre dans une société où il leur serait désormais possible d’accomplir leurs ambitions professionnelles en toute sécurité.
Quel message souhaitez-vous adresser à la société, aux femmes pour faire avancer les droits des femmes ?
Croire en une société d’égalité des genres et ne jamais accepter la domination. Ne jamais banaliser les insultes, les pressions, les coups, les meurtres. Nous pouvons construire cette société de justice. Je suis solidaire de toutes les luttes d’émancipation des femmes à travers le monde. Dans nos pays (Martinique, Guadeloupe, Guyane), je me réjouis de voir des femmes jeunes, brillantes, déterminées ( belles aussi, au sens le plus profond du terme) s’affirmer dans ce combat qui peut contribuer à régénérer nos sociétés. J’ai confiance en l’avenir…par la conscience et le combat.